Qui je suis pasolini (chez arléa)
Ecrits corsaires de Pasolini
Les "Ecrits corsaires" sont un recueil de textes brefs qui nous projette tout entier avant les années 75, mort par assassinat de Pier Paolo Pasolini -ne l'a t-on pas trop écrit?-.
Il rappelle combien ces années lointaines pour une jeunesse d'aujourd'hui ont été un temps de réflexion sur le fascisme et toutes les questions convoquant les thèmes de la liberté: l'avortement, l'émergence de la société de consommation de masse. Toutes ces questions traversées par l'interrogation sur le rôle de l'église, traversées par les inqiétudes liées à la déshumanisation de l'environnement et, accompagnant cet état, son corollaire: les déliquescences des pouvoirs et les déségrégations identitaires.
Ces textes n'offrent plus aujourd'hui la saveur de la provocation qu'ils eurent peut-être à l'époque de leur première parution et paraissent bien souvent datés, un peu défraichis, souvent brouillons et certainement répétitifs. Pourtant, les "Ecrits corsaires", s'ils révèlent les intérêts de Pasolini et éclairent sympathiquement le personnage, sont aujourd'hui d'une actualité étonnante tant les questions et les polémiques semblent appeller des développements et des engagements nouveaux. De nouvelles formes, de nouvelles vitalités.
De Bibliotheca de Umberto Eco
Ce fascicule d'à peine 40 pages et paru à l'Echoppe en 1989 -avec un frontispice de Vieira Da Silva- est une conférence prononcée en mars 1981 pour célébrer le 25ème anniversaire de la Bibliothèque Communale de Milan au Palais Sormani.
Mais quelle conférence!
A qui aime les livres par quantité, en rangs ou en piles, en pyramides, cylindres et que sais-je, sous toutes autres formes: il lui faut le lire. Après un extrait toujours délectable de la Bibliothèque de Babel (in Fictions) du Grand Borges, U. Eco s'essaie à une vision descriptive de la bibliothèque cauchemardesque. Puis il en vient à ses expériences personnelles des bibliothèques universitaires de Yale et Toronto, ces dernières apparaissant alors en contraste comme des figures quasi-paradisiaques aux amoureux de lecture ou plutôt non; des livres.
Le plaisir de la lecture se confond tout au long du texte avec le plaisir et les jeux d'écriture d'Umberto Eco -de fait, on le suppose-. Mieux: à la lectures de quelques anecdotes toutes savoureuses sur l'ingénuité des étudiants (et étudiantes) de Toronto et Yale, ou encore lors de la réflexion perfide sur la xérocivilisation, on s'imagine dans l'assistance aux cheveux poivre et sel, et un peu guindée (en tous les cas bien polie), de la Bibliothèque de Milan, participant comme un vieil enfant aux rires et sourires, contaminé par le plaisir d'une communauté sous le charme habile et babille d'Umberto Eco.
leçon 11
Déjà la leçon 11! je n'en reviens pas.
Aujourd'hui c'est samedi, dans mon souvenir il faisait soleil. Et pourtant griffoné sur un bout de papier, j'ai noté le temps pour cette date: "pluie". Cette seconde semaine de novembre je pèse 74 Kg - nu comme un ver. je suis allé au kendo lundi, j'y suis allé hier vendredi. Et je remets ça aujourd'hui!!.
Séance le matin. Un groupe de novice bien volontaire et quatre armures. Séance intense. Physique. Mais tellement bonne. Surpassement qui m'a procuré un plaisir intense (kakari-geiko?). Et -après coup- temps qui m'a ôté quelque chose qui ressemble à des complexes, ou de fausses croyances sur moi-même -mais comment expliquer?-.
En après-midi de ce même jour, difficulté à me déplacer. Fatigue. Vide total. Douleurs proches du mal de crâne. Gorge totalement irritée. Pincements plus ou moins forts dans le dos mais non douloureux.
Grisement? Addiction?
entre les leçons 7 et 11
J'ai persisté et m'en porte bien. Je me suis précipité à la bibliothèque par deux fois afin de trouver des documents sur le kendo. Evidemment je n'ai à peu près rien trouvé. Mais sur le peu de trouvé, et en faisant encore le tri, il restait à peu près deux, peut-être trois livres. Non; plutôt deux. Dont "les bases du kendo" par la Fédération Japonaise de Kendo. Très simple et très concret.
Je réaliserais un peu plus tard que cela n'a pas beaucoup d'intérêt sans une véritable étude pratique. Peut-être ces très rares livres sont-ils utiles pour rassurer le débutant que je suis; et pour tenter de comprendre un tout petit peu mieux les principes.
J'ai aussi arpenté les rayons de trois librairies. Rien trouvé ormis les textes folkloriques ou romans de chevalerie nippone.
J'ai aussi fait le pélerinage jusqu'à "décathlon". Je me suis trouvé un pantalon de sport marque "damyo" et quelques tee-shirts noirs demarque identique. Ce devrait être mon équipement de l'année.
leçon 4 et 5
Leçon 4
Un peu en retard pour l'échauffement.
Ai débuté les katas: pas facile. Cette fois le maître nous demande de déplacer parfois le pied gauche avant le pied droit. Cest nouveau!! Mais moi j'ai du mal. J'en suis au pied droit devant. Voilà tout. La salle est assez étroite et nous sommes près de trente. Il me semble bien qu'il y a encore des nouveaux.
Cela n'en finira donc jamais ces nouveaux. J'ai été assez moyen... Manque de concentration et difficulté à saisir tout ce que l'on nous demandait. Presque perturbé par des demandes inattendues. Déçu de moi.
Leçon 5
arrivée en bus. 3 apprentis samouraï dans le bus avec moi. Tous silencieux.
Il fait doux, la nuit tombe tranquillement comme dans une pièce d'Eric Satie.
Passage au vestiaire. Tout le monde est bien à l'heure. Silence dans les vestiaires. Calme dans les gradins du gymnasium.
Echauffements plutôt efficaces. J'ai mangé des pistaches durant le trajet du bus; évidemment -malgré l'eau auquel j'avais pensé, et bu- j'ai soif.
On passe aux exercices et aux frappes kendo. Je sais maintenant dire 1 2 3 en japopo. Sueurs. Ca frappe bien et plutôt pas mal. Je place mieux mon shinaï plus bien dans le dos avant la frappe comme il faudrait si j'étais bon. C'est un peu mieux. Et ça y va. C'est bon. Sueurs, sueurs mais c'est terriblement bon. Séance énergique.
Je me suis fait la remarque. Etonnement mais ces exercices développent ma libido. Je me demande bien pourquoi et comment!!!
Je suis presque mort, exténué; enfin la vérité c'est que je m'en rend compte après la douche, chez moi. Ce soir je suis un peu plus content de moi: beaucoup d'énergie développé, de la sueur, et quelques timides progrès, notemment dans le maintient du shinaï par la main gauche et peu de la droite.
De nouveau hâte de la prochaine séance.
la leçon 3
Notes du mardi 7 octobre
Il pleut il pleut il pleut. ça ne me dérange pas. Je me pèse. Je fais 77kg tout habillé, après le repas. Je passe la leçon 2 pour l'instant. Je compte y revenir plus tard (la leçon, le repas, où l'on apprend que le président français de kendo a vidé les caisses). Et je finirais l'écriture de la leçon 1 si c'est utile.
En allant au gymnase je me sens tout excité en dedans. Pas d'énervement extérieur l'envie de poursuivre au mieux. Et une tension aussi. Que je compte défaire aussi.
Je suis nul, nul, très nul, archi nul. Et malgré cela je sens nettement plus de facilité dans la position des pieds. Encore étonnant! Ce jour aussi, je sais ce qu'est shinai, men, kote et do. C'est déjà ça. Vers la fin de séance: des problèmes dans les enchaînements de mouvements diagonaux (naname-burinaname-buri?) par deux. Je m'aperçois que je ne suis plus concentré je ne sais plus quoi faire abattre le shinai ou défendre commencer par le côté droit ou le côté gauche perte de rythme; je m'aperçois que je n'ai pratiquement pas écouté le maître d'arme. Totalement plus concentré je n'arrive à rien!! Misère!
Et en plus je suis tombé avec la même fille avec qui j'avais eu ce même genre de problème la précédente leçon... La pauvre, ceci dit cela a l'air de l'énerver (pas moi); pourtant elle ne se débrouille pas si bien que cela, je trouve. En tout cas, elle ne m'aide pas beaucoup. Encore une qui a mauvais caractère.
Et bien voilà; salut et vestiaire. Ouais, il va falloir beaucoup de temps pour progresser. Bon mais je ne me sens si pressé pour ça. Mais quel bien de se tenir déjà un peu mieux sur ses jambes. Zut j'ai autre chose vendredi. ça m'ennuie je voudrais y retourner. Je patienterais jusqu'à lundi, en attendant les samedis?
la leçon
note du 29 septembre
Il fait ce temps d'automne ni beau ni laid, juste un peu humide. Mais pas froid. Pas encore.
Le jeune maître d'arme met un bâton de bambous dans les mains des nouveaux et envoie tous le monde sur le dojo. Salutation du dojo. Exercice: on nous fait courir d'une largeur à l'autre du terrain de basket. Des filles jeunes et jolies basketteuses continuent à jouer à côté de nous, sur une moitié de terrain. Mais notre partie de gymnase est maintenant un dojo.
Je fatigue déjà.
Mais très vite on nous met au maniement de ce que j'apprends se nommer un shinai. Mes voisins poussent des cris en abattant le bâton. Je fais un peu pareil mais timidement. Je ne sais pas quoi faire de ma voix, du son qui sort. Mais ça fait plutôt du bien. Le cri du voisin me parait étrange mais le mien me fait du bien; me rassure.
Très vite nous nous retrouvons face à face, j'ai face à moi un débutant aussi -je suppose au vu de sa tête lorsque le prof et maître nous explique que l'on va abattre ce bâton respectable sur le voisins d'en face. Un peu plus tard il nous explique comment découper la viande de steak. C'est instructif. Et pour moi qui aime le steak; j'y vois aussi un point de vue utile.